#Focus : Productivité et musique : conséquence ou oxymore ?

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Pour se concentrer au travail, de nombreux salariés s’isolent en écoutant leur musique. Méthode favorisant la productivité ou distraction supplémentaire ?

Aujourd’hui les bons équipements audio sont accessibles et il est commun de dénicher des produits disposant d’une qualité honorable pour une somme correcte. Avec l’augmentation des études scientifiques et des résultats en cohérence avec ces dernières, la musique est associée avec productivité dans certaines organisations. Il est désormais courant de croiser des salariés, écran planté devant les yeux et casque sur les oreilles. Cependant, certains réfractaires (parti-pris dites-vous ?) ne surfent pas sur les évolutions sociales et associent l’écoute musicale à la distraction. Ils n’ont pas totalement tort, puisque les réactions s’étudient au cas par cas.

Différents types d’individus

On préconise généralement aux étudiants et enfants d’apprendre sans musique, ce qui pourrait déconcentrer nos têtes blondes de cette tâche cognitive ardue. Seulement, cela dépend du type d’apprentissage de ces derniers. Sur une assimilation auditive, les signaux audio vont en effet troubler le message approché mais pour les autres (les apprentissages visuel, communicatif et moteur) rien n’empêche réellement d’avoir une musique cohérente en fond de paysage.

Il en va de même pour la productivité des travailleurs. L’utilité de la musique en vue d’être productif est différente selon les individus. Lorsque l’on se penche sur les travaux d’Henry Platel (neuropsychologue à l’Université de Caen), il fait une distinction entre deux facteurs : la tâche réalisée et l’expertise musicale du travailleur.

En effet, il est logique de favoriser la présence de musique lors de tâches longues et répétitives. Cela permet d’occuper l’esprit, la tâche (et l’opérateur) sont plus faciles à vivre. D’un autre coté, pour les exercices demandant concentration, mémoire et autres efforts cognitifs, l’audio peut être un véritable fardeau. Notamment avec des sons disposant de  paroles. L’attention est vite détournée lorsque l’on comprend, même inconsciemment.

Dans un deuxième temps, notre cher Henry appuie sur un autre sujet. La différence entre l’appréciation de la musique au travail chez les musiciens, et les non-musiciens. Loin d’une ségrégation moderne (quoi qu’intéressante, ne nous le cachons pas), l’ami universitaire soutient que la population tend vers deux comportements contradictoires. Les artistes se seraient révélés plus concentré sur un fond musical non ou peu connu tandis qu’ils assimileraient mieux avec des musiques familières. Et vice-versa pour les non-musiciens. Cette information est basée sur une étude italo-finlandaise de 2013, qui souligne l’importance qu’a la culture musicale sur notre façon de vivre. Fascinant n’est-ce pas ?

Cela étant dit, évidemment, ce sont des généralités et déductions réalisées sur une tendance globale. Il existe des exceptions. Mais les comportements récurrents étudiés donnent force et légitimité au discours.

Retrouvez l’étude d’Henry Platel « Le cerveau, la créativité artistique et la musique » pour France Culture sur Youtube en cliquant ici

Habitude, anxiété et productivité

Il y a également l’habitude et l’adaptabilité qui entre en jeu. Une personne accoutumée à travailler en musique (et plus généralement dans le bruit) sera capable d’exécuter toute sorte de tâches facilement. Ce qui serait quasiment impossible pour une autre, familiarisée avec le simple claquement de l’horloge.

L’autre argument phare des avocats de la musique au travail est la réduction de l’anxiété. Nous savons tous Ô combien l’univers professionnel peut être stressant et combien la musique peut aider dans ces moments là. Même si je doute que du Rammstein, volume max, dans le casque amène à une solution saine et pacifique pour apprécier la mégalomanie de son boss, le choix du style va être important. Le choix du moment sera également primordial : à savoir, écouter de la musique pendant une pause de la journée est une ouverture efficace pour réduire l’anxiété au travail.

Les (et mes) conseils

Vous souhaitez vous lancer dans l’expérience musicale au bureau ?  Ne serait-ce que pour comparer votre productivité et votre engagement ? Voici les conseils généralement délivrés. Pour ceux qui ont déjà l’habitude, et bien, que faites vous là de toute façon ?

  • Au début, choisissez un style instrumental ou avec peu de paroles. Cela vous empêchera d’être distrait. Cependant, si vous vivez indéniablement pour la chanson française, alors choisissez des morceaux que vous connaissez bien.
  • Choisissez des musiques que vous aimez : pas besoin d’écouter de la musique classique toute la journée si vos oreilles chauffent au bout de dix minutes. Même si ce genre marche très bien pour les aficionados.
  • Choisissez un tempo plutôt lent et régulier, cela vous aidera à rester focus et laissera libre cours à votre créativité.

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